42.1 (Avant La) Soirée Au Kl. Rue DAlsace-Lorraine.
« Vas-y, dis-le
»
« Jai envie de te sucer
»
« Tu peux faire mieux
»
« Jai envie de bien te lécher les couilles
elles sont tellement douces et chaudes et puis elles sont pleines de ton jus de mec »
« Jai envie de te prendre en bouche, jusquau fond de ma gorge »
« Jai envie de te pomper jusquà te faire jouir dans ma bouche »
« Jai envie de goûter à ton jus de mec
jadore le goût de ton sperme... ça me rend dingue... jai tout le temps envie de te sucer et davaler ton jus... »
« Jai envie davaler jusquà la dernière goutte
»
« Tes vraiment trop bien monté
ton manche me rend dingue
tas un putain de sacré queue épaisse, puissante et puis
quest ce que tes viril comme mec
rien que de lavoir en bouche je jouis »
« Jai aussi très envie de sentir ta queue senfoncer dans mon trou
jai envie de te sentir bien à fond de moi, jadore quand ton manche ouvre ma rondelle et tes couilles écrasent mes fesses
jai envie de me faire défoncer
jai envie de te voir prendre ton pied comme un malade
jai envie de me sentir fourré par ton jus »
« Et quand tu aura fini de jouir, je veux bien me mettre à genoux devant toi et goûter à ta queue moite
»
Précédemment dans « 50 nuances de ce petit con mal élevé de Jérém » : un sms avait bouleversé la soirée de Nico, initialement prévue en compagnie du charmant Stéphane
devant le message impromptu du beau brun « Vien au vestiaire rugby tout desuite », Nico avait connu un dilemme déchirant
ceci dit, le déchirement navait pas duré longtemps
un rendez vous avait été annulé et un autre avait été confirmé au quart de tour
dans le sanctuaire à mecs, Nico avait connu un plaisir sexuel et sensuel sans mesure
de la tendresse avait été échangée
Nico avait connu le goût des lèvres et la puissance de la langue de Jérém
ainsi que les bonheurs dune pipe incroyable sur le banc de muscu suivie dune sodomie denfer sur la table de massage
une douche deau avait été commencée et interrompue
une autre genre de douche, bien chaude et sortant de la queue du beau brun, avait émoustillé Nico
une dernière baise, Jérém se déchaînant dans la bouche dun Nico débordé avait quelque part gâché une belle soirée
« C'était qui ce mec a la piscine? »
voilà la question qui brûlait les lèvres de Jérém et que Nico avait reçu avec un mélange de bonheur et dembarras
Le lendemain de cette soirée de dingue dans les vestiaires du terrain de rugby, je me réveille mal en point
dabord la fatigue causé par une nuit agitée, par un sommeil entrecoupé de longs moments de veille pensive et inquiète
ensuite les courbatures, le prix à payer quand on de son corps
et pour terminer, le malaise profond qui sinsinue partout dans mon être
le regret davoir demandé ce « truc » à mon beau brun, ce qui avait sans doute entraîné la brutalité de la dernière baise
Ce soir là javais enfin connu le bonheur de découvrir le goût de sa langue, de sa bouche
javais pu le caresser, le couvrir de baisers comme jamais encore auparavant, javais connu limmense plaisir de le voir sabandonner sur moi, son visage dans le creux de mon cou, après cette baise incroyable sur la table de massage
il avait fait tellement de chemin vers moi rien que ce soir là, et il avait fallu que je gâche tout avec ma connerie
je me trouvais tellement à coté de la plaque que jen étais à me demander si ne lavais pas fait exprès, si au fond de moi je noeuvrais pas inconsciemment pour faire fuir le beau brun au lieu de le retenir
Il est 9 heures du mat et les bruits de la maison vont bon train.
Jallonge le bras vers ma table de nuit, je saisis mon portable
mon cur semballe à linstant où je vois le symbole dun message affiché à lécran
je commence à me faire des films
dans ces moments là, ma fantaisie rivalise avec celle de Spielberg
ça pourrait être Jérém
je suis tellement excité que je fais plusieurs fausses manip, je manque même de leffacer, avant darriver à lafficher
mon excitation tombera lourdement sécrasant sur la surface dure dune réalité beaucoup plus prosaïque
cest juste la notification de ma conso mobile du mois
Oui, dune seule chose jai envie ce matin là : de voir Elodie. Je lui envoie un sms. Je sais quelle est en vacance jusquà la fin du mois de juin. Je lui propose de nous voir et de passer la journée ensemble. Elle est partante. Jai envie dêtre avec elle
je ne sais pas si jai envie de lui raconter ce qui sest passé la veille
on verra bien si loccasion se présente
ce dont jai surtout envie cest de retrouver son humour, sa joie de vivre, ses blagues, notre complicité
détourner mon attention des souvenirs pénibles de cette soirée
Accompagner ma cousine faire du shopping, ce nest pas la première passion de ma vie. Cest pourtant la corvée à assumer régulièrement si on veut passer la journée avec elle. Ce jour là, Elodie avait décidé de faire une à une les boutiques du centre ville et il ny avait pas eu moyen de lui faire changer de programme. Bon, il faut dire que, pendant quelle passait un temps fou à essayer des trucs largement au dessus de ses moyens juste pour le goût de se voir parée de beaux habits pendant une poignée de secondes, moi je mettais à profit mon temps perdu en matant le bogoss dans la rue
et il faut dire que cette ville est un réservoir incroyable de bogoss
Oui, jadore Toulouse, cest ma ville
jy suis né et jy habite depuis toujours
une ville qui a tant à offrir quand on est passionné de beauté masculine
De plus, lété est là, et les beaux t-shirts assortis à des shorts mettant en valeur de jolies silhouettes sont de sortie
ah que cest beau, un t-shirt bien porté sur un torse un peu dessiné
je regarde les garçons défiler dans la rue et je suis ravi, je sens une douce sensation de bien être à les regarder, à les caresser des yeux
je les regarde défiler devant moi, avançant chacun dans sa propre vie, une vie qui mest hélas totalement inconnue, avançant droit devant eux sans se rendre compte que leur simple présence dun instant, leur passage dans la rue, a amené une note de bonheur dans lesprit dun garçon qui aime les garçons
Certes, personne ne porte aussi bien un t-shirt moulant que mon beau brun
ma mémoire me ramène à cette image de fou de la veille avec Jérém se rhabillant après la douche dans les vestiaires, avec son beau jean délavé et ce t-shirt noir moulant à se damner
personne ne me semble arriver à la cheville de son style, de son charme
je lai dans la peau, alors toute comparaison est en sa faveur, les dé »s sont pipés
pourtant, pourtant, pourtant
il faut bien admettre que le bogoss pullule dans les rues de Toulouse
On a parfois même limpression que, pour une mystérieuse raison, une sorte de « conspiration de lUnivers » fait que tous les bogoss de la planète se sont donnes rendez-vous à un instant précis et à un endroit précis ; car, où quon se tourne, on en voit partout
cest une expérience de ce genre, une expérience bien plaisante que je vis ce matin là
le bogoss est partout, et par moments je ne sais pas où donner de la tête
Et comme si limage seule nétait pas suffisante à troubler mon esprit, voilà quune traînée de parfum ou de déo de mec se charge de temps en temps de ravir mes sens et de me rappeler que le charme masculin est une matière insaisissable et omniprésente qui a un effet ravageur sur le jeune homme de 18 ans que je suis à ce moment là
La corvée boutiques se poursuit
on rentre dans un magasin, elle essaye, elle demande conseil, elle pose, elle réessaye, elle redemande conseil, elle re-pose, évidemment elle nachète rien
je suis un peu gêné, car à chaque fois jai limpression quelle et que, à un moment ou à un autre, on va se faire jeter
mais elle est trop
elle déconne, elle finit par obtenir tout ce quelle veut et son effronterie me fait délirer
Elle nest juste pas croyable
si on lécoute, on trouve le moyen de faire toutes les boutiques de la rue dAlsace-Lorraine, mais pas le temps de manger un bout
il est déjà 14h30 et mon estomac crie famine
oui, il est déjà 14h30 pourtant Elodie ne semble pas y prêter attention
on dirait un de ces chiens de chasse tellement accaparés par le gibier quils sont en train de traquer quils en oublient de manger, de boire, de se reposer, de revenir à leur maître
Il faudra que je la traîne presque de force devant un boui-boui proposant des sandwiches pour quon puisse enfin se poser un moment.
Cest un jeu pour elle
car, même si elle joue parfois la cliente carrément chiante, elle finit toujours pour avoir un mot, une blague, une attitude pour mettre une bonne ambiance
Elle a essayé la moitié des fringue de la boutique, elle a dérangé tout le personnel de vente, elle repart sans rien avoir acheté, pourtant
pourtant, lorsque on quitte la boutique, lambiance est à la rigolade
jamais on ne se fait jeter, cest limite quon ne lui propose pas daccepter un petit cadeau pour avoir amené un peu de soleil dans cette attente du client qui est parfois épuisante
Il est cinq heures de laprès-midi et je suis carrément sur les rotules
je nen peu plus
assez de magasiner
on se balade toujours rue dAlsace-Lorraine, jai limpression quon va finir par user les trottoirs tellement on la sillonnée
cest là que je maperçois quon passe devant une boutique de mon opérateur de téléphonie mobile. Mon portable va avoir deux ans
la batterie ne tient plus la charge, et puis jai envie dun modèle un peu plus récent
le seul argument de lépoque dans linnovation des portables étant la miniaturisation, je cherche un appareil dans lair du temps, à savoir, moins encombrant que mon vieux Panasonic
Je stoppe net devant la vitrine remplie de nouveaux portables et je lui propose de rentrer dans le magasin. Ma cousine nest pas très chaude, mais jarrive à lui imposer cette étape en faisant valoir quune journée entière dans les magasins de fringues vaut bien quelques minutes dans une boutique de téléphones
je pousse la porte, le magasin est presque vide
il ny a pas de clients à ce moment là
Juste le personnel de vente
dans un coin, une nana est en train de refaire une vitrine avec des nouveaux modèles
et derrière le comptoir, un garçon genre 21-22 ans, très brun, un peu grassouillet mais un beau visage poupin et sexy à la fois.
Lorsque je mapproche du comptoir, je me rends compte que son t-shirt sent bon la lessive, le propre... je finis par trouver ça très sexy, cette odeur de propre... jimagine bien une copine qui lui fait des lessives, qui lui repasse les t-shirts... une copine quil baise le soir...
Je mapprête à lui demander des renseignements. Je suis sous le charme, et je me dis que ça va être simple de discuter avec lui, surtout que ma cousine me colle aux baskets et que, à en juger par le petit sourire quelle ma lancé en coin, elle a compris que le mec me plait bien
elle fait exprès de me coller pour me mettre mal à laise
je mattends même à quelle sorte une connerie à un moment ou à un autre pour me faire « honte »
je sais quelle en est capable, la garce
ce serait sa petite vengeance pour lavoir traînée dans ce magasin
petite salope !!!
« Bonjour » je lui lance.
« Bonjour » il me répond. Son ton de voix est poli, doux, charmant. Son sourire me frappe de plein fouet. Waaaa
ce sourire
Jenchaîne avant de perdre définitivement mes moyens.
« Je suis abonné chez votre opérateur et je voudrais changer dappareil, et peut être dabonnement
».
« Pouvez-vous me donner votre numéro de mobile ? »
Ah, ça me plait ça
carrément
mon numéro de portable au bout de quelques secondes
voilà un mec qui va direct au but
hélas, jai comme limpression quil fait ça à longueur de journée et avec tout le monde, demander le numéro de portable, et en plus je suis sur quil le fait avec des mecs et des nanas
Pendant que le mec me présente un à un les modèles exposés de part et dautre de son comptoir, je coupe sa tirade avec différentes questions, le plus souvent superflues
mais quimporte, cest ma façon dattirer son attention, de retrouver son regard
car, si je le trouve vraiment très sexy, si rien que de le regarder tripoter ses téléphones et lentendre parler caractéristiques techniques me donne envie de lui sauter dessus, jai vite compris que le plus craquant chez lui est son sourire de fou, un sourire à faire fondre des glaciers, une arme non conventionnelle, un arme de séduction massive
cest un sourire à la fois in et charmeur, désarmant et sexy, touchant et insolent, émouvant et coquin
quand on est capable dafficher un sourire pareil, toutes les portes souvrent devant soi
avec un sourire pareil, tout passe
ce mec pourrait vous vendre sa grand-mère au prix fort, vous lachèteriez
car devant ce sourire, on ne peut rien refuser, devant ce sourire toute envie de confrontation, de discussion sévapore instantanément
Lattitude de ce mec me rappelle un peu le comportement des poulains qui essayent de se faire leur place devant des chevaux adultes en jouant leur atout « bébé »
cest une technique de défense qui consiste, dès quils sentent la confrontation venir, à adopter une attitude inoffensive et attendrissante destiné à faire baisser la garde
cest une stratégie pour mieux faire passer les bêtises quils viennent de faire ou quils sont en train de mijoter
devant un cheval adulte qui pourrait devenir agressif, tous les codes de la soumission sont là.
De la même façon, dès quune question un peu litigieuse lui est posée, genre ma participation au prix dachat de lappareil ou les conditions de réabonnement, le jeune vendeur commence à amorcer son petit sourire
ça part des yeux, ça gagne les joues, les lèvres, jusquà que son visage tout entier sillumine de cette lueur à lapparence un peu timide mais tellement charmante
sa tête se retrouve un peu inclinée, le cou est légèrement rentré dans les épaules
là aussi tous les codes de la subordination semblent être posés
Sauf, quà bien regarder, il y a un truc qui cloche
car si tout dans son attitude semble confirmer une sorte de « docilité », voilà qu'une petite étincelle coquine dans ses yeux pétillants semble dire tout le contraire... lancer comme un défi
au fond, on a limpression quil se fout de la gueule du monde, on a limpression de se faire avoir... mais devant ce sourire, devant son attitude, une fois de plus tout passe, on na pas envie de lembêter
on a à la fois envie de le serrer dans les bras, de lui faire un câlin et une autre envie de signe complètement opposée, celle de le gifler juste avant de le sucer
Oui, petit mec, tu nes peut-être pas méchant, ce qui est sur cest que tu es un sacré petit coquin
un charmant, craquant petit coquin avec un petit embonpoint qui te rend sexy à crever
Mon cerveau embrouillé par son sourire, par le parfum de lessive de son t-shirt au dessus duquel je finis pour distinguer une autre fragrance, celle dune eau de toilette de mec, je narrive pas à prendre ma décision
je prends alors congé de ce charmant « Mathieu », comme lindique le badge sur son t-shirt, en disant que je vais réfléchir à tout ça et que je vais repasser en début de semaine.
« Oui, il va réfléchir à toutes vos propositions et il repassera vous tenir au courant »
balance Elodie sur un ton moqueur. Je me disais bien que ce nétait pas normal quelle nait pas encore sorti de connerie
voilà cest fait
le ton plutôt ambigu sur lequel elle a lâché ses quelques mots finit par amuser le beau vendeur, ce qui lamène à nous (me) faire cadeau dun dernier beau sourire, amusé qui plus est, tout ce quil y a de plus charmant
Elodie, tu es chiante
mais merci quand même pour avoir provoqué ce magnifique dernier sourire
On sort dans la rue et je fais semblant de la gronder
« Taurais pas pu te taire ? »
« Allez, on peut bien rigoler, non ? Ca la fait rire
tas vu ce sourire de dingue quil avait ? »
« Naaaaaan, je nai pas fait gaffe
»
« Il te plaisait bien, hein ? »
« Non, pas du tout à mon goût »
« Cest ça
prends moi pour une conne
jai vu comme tu le croquais des yeux
on aurait dit un labrador sur son os
à propos de goût
mate un peu ce type qui est en train dapprocher
lui non plus, tu ne le trouve pas à ton goût, je parie
moi en tout cas je me verrais bien menvoyer en lair avec
».
Je suis son regard, fixé au loin sur le trottoir devant nous. Je vois la silhouette. 1m70, pas plus, des épaules larges, carrées, un sacré torse habillé dun t-shirt marron dont les manchettes soulignent ses biceps musclés
une démarche de mec bien dans ses baskets, une attitude tout naturellement virile, sexy sans même lintention de lêtre, simplement à pleurer
carrément un bogoss
un bogoss nature
Elle a vraiment les yeux partout, ma cousine
je connais ce mec
vu lheure, 18 heures passées de quelques minutes, il doit sortir de son job de mécanicien vers la gare Matabiau
mais quest-ce quil fait là, à pied, à lopposée de son apart dans le quartier des Minimes ?
On avance, il avance
collision prévue dans dix secondes, neuf, huit, sept, six
il nous a vus à son tour, son beau sourire sera notre premier contact
ah, ces sourires de mec
ça ma toujours rendu dingue
cinq, quatre
nous voilà face à face
ses cheveux châtains ont lair si fins et si doux
ils sont courts autour da tête et laissés un peu plus long sur le dessus, rangés tout simplement vers l'avant, formant comme une houppette a lenvers, se retournant suivant un arrondi naturel jusqu'à mi front
je suis sur quil ne sen occupe même pas
je suis sur que ce « brushing » est complètement « nature »
je suis sur que le matin le mec se lève, fait pipi debout devant sa cuvette, tire la chasse, se rase de près, passe à la douche, il se sèche ensuite avec une grande serviette, un coup de déo et il est prêt à partir
trois, deux, un
Thibault est là
« Salut » il nous lance. Sa voix est très agréable, elle a quelque chose dapaisant et de rassurant. Comme une caresse pour mes oreilles. Apaisante et rassurante. Tout comme son allure. Car tout en lui respire le calme, la force et léquilibre.
Je regarde son duvet de barbe sombre, bien que rasée de près, contrastant avec la couleur de peau plus claire du reste de son visage
tout est naturel et sans prétention chez lui et, au final, terriblement viril
Je regarde les quelques traces de cambouis sur ses avant bras et sur ses mains et je trouve ça super sexy
une image me revient à lesprit, cette image en noir et blanc réalisée par Herb Ritts, ce grand photographe auteur de nombreux magnifiques clichés dune Madonna année 80 au top de sa popularité et de sa fraîcheur, auteur également de cette image que lon voit parfois dans les garages auto ayant pour sujet ce mec limite trop musclée, habillé dune salopette trop large, tenant un pneu dans chaque mains et arborant un regard de tueur qui a quelque chose de troublant
« Salut » je finis par lui répondre pendant quil ait fait la bise à Elodie, un instant avant que nos mains se rencontrent dans une poigné puissante.
« Ca va ? » il me lance direct, sur un ton enjoué qui me met de bonne humeur.
« Oui, ça va, et toi ? »
« Alors, ce bac, bien passé ? » il enchaîne, les yeux rieurs. Ah, putain, quil est sexy ce gars
« Pas trop mal, on verra bien lundi »
« Et ce petit branleur de Jérém, ça va être bon pour lui aussi ? »
« Je pense
enfin, jespère »
« Vous avez pas mal révisé, alors ça doit pouvoir le faire
»
Un frisson parcourt mon dos à lévocation de nos révisions par Thibault. Jai limpression quil se doute de quelque chose
cest dans le ton de sa voix, dans son regard
cest presque imperceptible, mais je ressens un truc, une gêne
de toute manière, lorsquon a un truc à cacher, on a limpression que chaque regard nous accuse
« Je ne sais pas trop comment ça sest passé pour lui
depuis le début des épreuves du bac je ne lai pas trop vu
».
Bon, si
pendant le bac je lai vu
de très près même
je lai vu pendant le bac et même après
mais à chaque fois ce nétait pas dans des circonstances très propices à parler
bac
Mentir, ça je naime pas. Et encore moins à un mec pour qui jai de lestime. Car je commence vraiment à en avoir pour ce garçon fort sympathique. Je change de sujet. Je joue lesquive. Je fais mon Jérém
« Vous faites quoi ce week-end ? »
« Je pense que lon va aller au KL, comme dhab »
Je me retourne vers Elodie et, pour essayer de limpliquer dans une conversation qui depuis le début semble lexclure sans quétrangement elle fasse la moindre tentative pour sy inviter, je lui balance :
« Tiens, ce samedi on pourrait se faire une soirée en boite
»
A la vue de sa mine dubitative, je sens que lidée ne la branche pas plus que ça. Elle est chiante parfois
« Oui, ça fait un bail quon ne vous pas vus en boite
» relance Thibault.
« Oui, un petit moment
» je confirme.
« Depuis le soir à lEsmé, je crois
» précise le beau mécanicien.
Nouveau frisson dans le dos en lentendant évoquer cette nuit en particulier.
« Oui, cest ça
» je réponds brièvement.
« Au fait, quest-ce qui sest passé ce soir là ? Tétais avec Jérém quand il sest battu ? Il na jamais voulu men parler
».
Jhésite
je ne sais pas trop quoi lui répondre
je sais que je dois lui répondre quelque chose, je me dois de rester courtois
je me dois de lâcher quelque chose pour ne pas faire flamber encore plus sa curiosité déjà bien éveillée
mais au même temps il ne faut pas que je lui en dise trop
si Jérém a choisi de ne pas lui en parler, cest quil na pas envie quil sache ce quil sest passé
je nai pas envie de mettre en porte-à-faux par rapport à mon beau brun
« Bah
il est arrivé aux toilettes pile au moment où un mec beurré, je ne sais pas trop pour quelle raison [cest pas bien de mentir, Nico], voulait me cogner
Jérém est arrivé et il ma sorti du pétrin
le sang quil avait sur le t-shirt venait du nez du mec qui avait vu une cloison dun peu trop près
».
« Ah, ce petit voyou de Jérém, toujours là où il a de la bagarre » il rigole.
« Il est arrivé au bon moment
je crois vraiment que ce type était parti pour me cogner »
« Il a fait ce quil fallait
jaurais fait de même
»
« Il a été très gentil
» je ne peux pas mempêcher dajouter
« Il taime bien » je lentends me dire, comme la plus douce des caresses.
« Je crois
et moi aussi » je lui confirme, avec un petit sourire presque ému.
« Il taime bien »
ce quelques petits mots de la bouche de Thibault ont suffi pour me prendre aux tripes et faire remonter une émotion que jai du mal à maîtriser
oui, peut-être quil maime bien
si seulement il pouvait le montrer plus clairement
et plus souvent
Il sourit
jai limpression que nos dernières répliques admettent plusieurs plans de lecture. Cest ambigu et excitant. Jai limpression quil me sonde, quil a envie de savoir des choses. Mais ce nest pas que de la curiosité malsaine
je crois quil essaie de me connaître un peu plus pour savoir sil peut me faire confiance, si je suis capable dapporter quelque chose de positif à son pote
je le trouve de plus en plus touchant
jai envie de tout lui dire, de tout lui raconter
mais si Jérém na pas voulu mettre son meilleur amis au courant de ce qui se passe entre nous, je nai pas le droit de le faire à sa place
ce nest pas correct, et en plus il men voudrait à mort
cest à lui de le faire, si un jour il se sentira prêt à le faire
« En tout cas, il avait lair bien secoué quand vous êtes partis de lEsmé
il sest un peu calmé pendant le trajet ? ».
« Oui, un peu
» je réponds «
et comme je savais quil avait bu, je lui ai proposé de me laisser en bas de chez lui
je voulais voir sa voiture garée
je lai quitté devant la porte de son immeuble et je suis rentré chez moi à pied
».
Décidemment, je déteste mentir. Et surtout à ce mec que japprécie de plus en plus. Jai envie de le rassurer sans lui dire trop de choses.
« Cest cool de ta part
jai fait ça plein de fois
parfois jai même pris le volant à sa place
JéJé a tendance à picoler en boite »
Jéje
voilà le petit surnom qui mémeut car il me parle de leur complicité, de leur amitié, de leur vécu commun et partagé. Il men fait peu pour être touché, surtout lorsquil sagit de mon beau Jérém, mais je trouve ce petit nom très touchant
Jéjé est le petit nom avec lequel Thibault appelle son meilleur pote depuis un temps que je devine remonter à leur enfance
cest le « pass » qui lui permet de mettre son pote en confiance
oui, le beau brun est « son » Jéjé, tout comme il est pour moi, « mon » Jérém
ces petits surnoms sont des raccourcis qui nous rapprochent, chacun à sa façon, de lui
« Cest normal
» jarrive a répondre.
« En tout cas, samedi soir on sera au KL
peut-être quon se verra là bas
» relance Thibault.
« Peut-être, on na rien décidé pour linstant » je me dédouane.
« Non, on na rien décidé » jentends ma cousine répéter derrière moi. je choisis de lignorer pour linstant. On réglera ça plus tard.
« Je crois quil va y avoir un dj assez connu, Dj ***, je crois
» annonce le jeune mécanicien.
« Ah, oui ? On risque dy faire un saut alors
»
« Ok, ce serait sympa
allez, je marrache, je vais voir Jérém à son taf
»
Hein
?... quo
quoi ? Jérém à son quoi ? Voilà autre chose
cest quoi cette histoire ? Jérém a un taf ? Linfo me tombe sur la tête comme un coup de massue
ça fait deux jours quon baise comme des lapins
il pourrait prendre le temps de me parler un peu de lui, non ? Je ne demande pas à quil me révèle son jardin secret, mais enfin
pourquoi est-ce quil ne me parle même pas de ce genre de choses? La réponse que soudainement saffiche dans ma tête ressemble à « car je ne suis vraiment que son trou a bite
»
« Il travaille ? » je demande, mi étonné, mi agacé.
« Il tas pas dit ? » sétonne Thibault.
« Non
» je réponds sobrement, me retenant de crier :
[Naaaaan, il ma pas dit. Il ne me parle pas ce mec. Il me baise, cest tout
]
« Il a commencé ce midi » il enchaîne « il sest fait embaucher comme serveur dans une brasserie de la rue de Metz
».
Mon Jérém
mon Jérém en serveur
cest pas exactement le genre de boulot dans lequel je laurais imaginé
de toute façon, je devrais lavoir intégré depuis le temps
Jérém nest jamais là où lon sattendrait de le trouver
quant au fait de travailler en tant que serveur
quant jy pense, ça a sa logique
avec sa belle gueule, il va faire des ravages
« Je file
à samedi, peut-être »
« Oui
peut-être »
« Bonne soirée »
« Bonne soirée » je lui répondrai en me faisant violence pour résister à la tentation de lui demander dans quel resto travaillait Jérém exactement. Quest-ce que je peux être con parfois
Il mavait bien questionné, ce beau Thibault
je suis sur quil naurait pas vu dinconvénients à me donner linfo
peut-être même quil maurait proposé dy aller avec lui
Une nouvelle bise à Elodie précédera une nouvelle poignée de main bien serrée
Thibault vient tout juste de repartir que déjà mon esprit tout entier est en train de voguer ailleurs, dimaginer mon beau brun habillé dune chemisette blanche avec deux boutons ouverts offrant un aperçu de dingue sur le milieu de ses pecs
habillé dun pantalon noir moulant ses jolies fesses, avec des chaussures de ville
oui, je le limagine bien, beau et sexy comme pas permis, en train de se balader autour des tables, autour de clients et de clientes qui ne peuvent pas détacher leur regard de sa personne
Je ne sais pas si cest une nana ou un mec quil la embauché, mais une chose est sure, elle ou il sy connaît en matière de techniques de vente
et accessoirement en matière de bogoss
embaucher un apollon comme lui pour appâter le client est ce qui sappelle un coup de génie
Il est des boulangers chez qui on se rend non pas parce quils font le meilleur pain de la ville, mais uniquement car ils sont incroyablement charmants ; il est des vendeurs en électroménager chez qui on sattarde à demander conseil car leur coté viril et un peu sauvage nous fait un effet de dingue
et puis il y a des restos dont latout principal est un beau brun qui galope dune table à lautre
Cest à cet instant précis, en me faisant cette réflexion, que je ressens un petit pincement au cur en mimaginant les milles occasions de baise supplémentaires que ce taf pourrait lui ouvrir
dans le nombre des mecs et des nanas qui vont le trouver beau et attirant, il y en aura bien qui oseront franchir le pas et lui faire des propositions
comme sil avait besoin de ça pour se soulager
je sens la jalousie faire surface dans mon esprit et semparer de moi, menvahir
Pendant que je regarde Thibault séloigner et disparaître dans la foule, pendant que je mate jusquau dernier instant son cou et son dos musclés serrés dans le coton de son t-shirt, pendant que je reluque sans retenue ce beau cul rebondi par la pratique ce sport béni quest le rugby, je sens que toutes les fibres de mon corps sont secouées par une envie déchirante de lui courir après pour aller voir Jérém
je suis parti loin, je ne sais même plus où jhabite
Cest ma cousine qui me ramène sur terre lorsquelle me balance, taquine :
« Cest hors de question que je passe la nuit de samedi à me faire casser les oreilles au KL
tout ça pour le beau torse et le cul à croquer de quelques mecs »
« Tu te contredis ma cousine, ta phrase ne tient pas debout
tu viens de citer des arguments imparables pour aller à cette soirée
»
« Tu ira tout seul mater tes beaux mâles »
« Elodie
»
« Faut quand même admettre que ce mec est grave gaulé » elle enchaîne en sanimant soudainement, en prenant un ton de voix enlevé, presque excité « tas vu ces épaules, ce cul
sa mâchoire carrée
plus viril on meurt
lui, vraiment, je me le taperais bien
ça doit être fabuleux de se faire b
»
« Elodie, je ten prie » je la coupe de justesse, gêné.
« Quoi
ne me dis pas que tu te nes pas fait la même réflexion
tu veux me faire croire que tu te nes jamais dit à quel point ça doit être merveilleux de se faire
tu vois
»
« Oui, oui
je vois très bien
»
« Jen étais sure, jaurais été très déçue de toi si ça navait pas été le cas
en tout cas, moi je dis que ça doit le faire grave de se faire grimper dessus par ce mec si
mec
ça doit être quelque chose que de se faire secouer par ce physique puissant
tu sais, pour tout te dire
franchement, entre ton apollon métroséxuel qui se la pète, bien quà juste titre, car il est beau et sexy à en tomber à la renverse
et puis ce jeune mâle si nature, sexy sans se la raconter et sans en faire des tonnes, avec du cambouis sur les mains
hummmm
sache, mon cousin, quentre les deux
mon cur balance
franchement, à en devoir choisir un seul, je serais dans lembarras
franchement, je ne sais pas lequel des deux me fait plus envie
».
« Arrête, vas
si tu veux coucher avec Thibault, fais-toi plaisir
mais si jamais tu touches à un seul des cheveux de mon Jérém, là on va plus être copains
si jamais tu fais ça, je te déchois illico de ton titre de cousine préférée et comme tu es ma préférée car tu es la seule, je vais te déchoir du titre de cousine tout court»
« Je te promets
un seul de ses cheveux
» je feins de la menacer devant son sourire amusé et provocateur.
« Je nai rien à craindre alors, si je comprends bien tout va bien tant que je ne touche pas ses cheveux
je te promets que je toucherai tout le reste mais pas les cheveux
»
« Salope ! » je lui balance sur un ton joueur.
« Petit con jaloux » elle répond du tac au tac.
« Jassume »
« Ok, je prends Thibault et je te laisse Jérém »
« Ca me va »
« Des nouvelles de ton brun depuis lautre jour ? » elle enchaîne.
Je nai pas envie daffronter cette longue discussion. Là mon esprit est tout entier happé vers cette rue inconnue, vers ce resto inconnu, vers cette terrasse inconnue où le charme de mon beau brun, lui bien connu, est en train de sévir, de faire des ravages, de faire rêver, fantasmer, exciter des clients désormais fidélisés à la maison
Encore une fois, le mensonge me viendra en aide pour me préserver.
« Non, pas vraiment »
« Cest ça les mecs
ça baise et puis ça ne donne plus de signes de vie
»
Je choisis de changer de conversation.
« Il a lair vraiment gentil ce Thibault
»
« A mon avis, ce mec a bien pigé ce quétaient vos révisions » balance ma cousine à brûle-pourpoint.
« Tu crois ? » je lui demande, un peu inquiet.
« Je ne crois pas, jen suis sure
ses questions sont celles dun mec qui se doute de certaines choses
il a bien su y aller en douceur, cest un petit coquin
le fait que son pote ne lait pas mis dans la confidence a enflammé sa curiosité»
« Je nai pas été trop loin
? »
« Non, tu as menti la plupart du temps
cest ce quil fallait faire
cest à Jérém de lui parler sil en a envie, pas à toi
[tiens, la même réflexion que je me suis fait un peu plus tôt
cest souvent le cas, nos ressentis sont si proches]
ceci dit » elle enchaîne « je viens de découvrir que tu sais mentir avec un aplomb incroyable
je me dis que je dois me méfier de mon couz
»
« Tu sais que je finis toujours par tout te raconter »
« Ouais, mais parfois tu y mets le temps
tu fais des bêtises, tu laisses passer le délai de prescription avant de te dénoncer
tas peur que je te gronde
alors que tu vraiment besoin que je te gronde
»
Dans ma tête jentends à peine ses mots
jai envie de faire demi tour et daller vers la rue de Metz
je ne sais pas si jai envie dy aller avec Elodie ou si jai besoin de découvrir ça tout seul
merde, pourquoi je nai pas proposé à Thibault dy aller avec lui ? Elodie aurait compris
et là mon désir daller voir Jérém devient insupportable
je ne tiens plus en place
il faut que jaffronte le sujet avec elle
« Elodie
» jarrive à prononcer, fébrile.
« Oui, cousin
»
« Jai
»
« Oui, je sais, tas envie daller mater ton Jérém en tenue de serveur »
Je laime. Je la déteste. Elle est dans ma tête. Je ladore.
« Cest ça
tu veux venir avec moi ? »
« Je pense que tu dois y aller tout seul, tu te sentira davantage libre de tes mouvements »
Je lui souris.
« Ca tembête pas que te laisse rentrer seule ? »
« Pas du tout, jai encore une ou deux boutiques à faire avant la fermeture »
Elle est terrible. Elle a toujours la bonne parole pour me déculpabiliser.
Je lui fais la bise, elle me serre dans ses bras. Je repars sur les chapeaux de roues. Jai limpression de voler. Mon pas est rapide, mon cur bat la chamade
alors que lon a croisé Thibault à hauteur de loffice du tourisme, je remonte toute la rue dAlsace-Lorraine jusquà la rue de Metz en moins de deux
et là, au grand croisement
droite ou gauche ? Comme je suis pile au milieu du développement de cette rue de Metz qui va du Monument aux Morts sur boulevard Carnot jusquau Pont Neuf, jai une chance sur deux de faire le bon choix
jhésite à prendre la direction du Pont Neuf, celui que de neuf na que le nom, car il est le plus ancien de la ville, le seul qui a résisté aux crues de 1875
et puis mon intuition mamène à choisir la direction de cette Cathédrale St Etienne qui a été le théâtre quelques jours plus tôt dune double rencontre plutôt marquante
Putain
faut que je pense à donner des nouvelles à Stéphane
jai honte davoir annulé à la dernière minute par sms
sa seule réponse a été un sms laconique
« ok »
et plus rien depuis
ni de sa part, ni de la mienne
jespère quil nest pas vexé
je ne sais pas dans quelle disposition il est à mon égard, cest une des deux raisons pour lesquelles je nai pas osé lui envoyer dautres sms depuis la veille
lautre raison étant que, à part pendant mon sommeil, je nai pas cessé de penser à mon beau brun à nos exploits sexuels et à la façon minable dont on sest quittés
Stéphane me plait bien, et jai vraiment envie de le revoir avant son départ
il faut vraiment que jarrête avec Jérém
il faut que jarrête de lui courir après, ça ne mènera jamais nulle part
quel dommage que le sens de mes pensées et celui de mes jambes ne soient pas en accord
la tête a beau donner son avis
ce sont les jambes qui ont le pouvoir de me transporter « dove mi porta il cuore »
là où le cur me porte, pour paraphraser le titre dun beau roman paru en Italie il y a bien de temps déjà.
Oui, je vais vers St Etienne, car je sais que dans le quartier il y a un certain nombre de restaurants sympas
Thibault a dit quil bosse dans une brasserie
et à Toulouse, au mois de juin, brasserie ça veut dire terrasse à tous les coups
je marche tout doucement, marrêtant parfois, matant les serveurs avec leurs plateaux
pourvu quil soit en terrasse
Javance, le cur cognant si fort dans ma poitrine que jai limpression quil va en bondir et sécraser sur le trottoir
jai la respiration coupée, je suis presque en apnée
jai à la fois envie de le voir et peur de me faire repérer, je ne sais pas comment je vais my prendre, je ne sais pas comme il va le prendre sil me voit roder autour de son taf
et si en plus il est en train de discuter avec Thibault, ils vont bien se foutre de ma gueule
Je suis pris dans mes pensée, lorsque mes yeux me renvoient justement limage du beau Thibault
il est assis à une petite table en terrasse dune brasserie
pour cet apéro solitaire de fin de journée, le mec sest mis à laise, le bassin légèrement avancé sur la chaise, le dos incliné sur le dossier, les jambes un peu écartées
je suis sur que si je mapproche, il y a des chances de pouvoir assister à un spectacle aussi sympathique que celui quil ma proposé lors dune sortie en boite quelques semaines plus tôt assis sur un tabouret devant le comptoir à boissons
à savoir une vue imprenable sur lélastique de son boxer, sur une jolie portion de la peau de ses reins, peut-être le début de sa raie
et pour peu quil ait envie de sétirer pour chasser la fatigue de cette fin de journée, peut-être que son t-shirt va un peu remonter à lavant et montrer ce petit chemin de poils doux qui va du nombril jusquà son sexe
je retrouve intact le souvenir de leffet que cette vision inattendue mavait fait ce soir là
faut que je chasse cette image troublante pour me concentrer sur linstant présent qui est, à lui tout seul, déjà suffisamment troublant sans besoin den rajouter
Bingo ! Cest donc là que Jérém travaille. Le jeune mécanicien est en train de siroter une bière tout seul tout en lisant un papier qui doit être la Dépêche du Midi. Je mapproche discrètement dun abribus qui est par chance assez proche de la terrasse pour voir ce que jai besoin de voir sans me faire repérer
il ny a pas trop de monde qui attend, ainsi je peux mapprocher de la cloison vitrée en grande partie bouchée par une affiche de pub, ce qui me garantit une certaine discrétion, et profiter dune vue plutôt convenable sur la scène où se joue le spectacle que je suis venu admirer
Thibault est là, mais pas de trace de Jérém, à part cette bière quil a du servir personnellement à son pote
il doit être à lintérieur
je sais quil va débouler dun instant à lautre, la terrasse est déjà bien remplie et apparemment il y a des clients qui attendent dêtre servis
Et puis cest le choc
le voilà, mon beau brun, un grand plateau rond chargé de boissons en équilibre sur une main, son torse sobrement mais si élégamment habillé non pas par une chemisette blanche, mais outrageusement mis en valeur par un beau t-shirt noir col en V qui lui va comme un gant et qui ressemble étrangement à celui quil avait passé le soir davant après sa douche dans les vestiaires
un t-shirt qui retombe parfaitement sur un pantalon noir lui aussi, un pantalon qui fait très classe se terminant dans un contraste très sexy et très réussi avec des Nike rouges à la semelle blanche qui font, elles, très jeunz et decontract
Avec son regard naturellement brun et ténébreux, en plein contraste avec des sourires charmants balancés plutôt généreusement, il est simplement sexy à se damner
on ne peut pas le quitter des yeux
dailleurs jai limpression quon ne le quitte pas des yeux
cest sur, il va se faire sucer avant la fin du service
ma jalousie revient au triple galop
jai envie de bondir de ma cachette et de crier « pas touche bande de poufiasses et de pouffiaux, le serveur est à moi
à moi !!! »
Je suis déchiré entre lenvie de mapprocher, de faire le mec qui passe par là par hasard
encore, ça pourrait marcher pour Jérém, quoi que
mais pour Thibault, alors là cest plus délicat
dans la mesure où cest lui qui ma donné linfo, je risque fort de passer pour un guignol à ses yeux
ou pour le mec amoureux fou
ce qui est, certes, une réalité, mais une réalité que je nai pas envie de crier au grand jour, ne serait-ce que pour ne pas mettre mon beau brun dans lembarras
si en plus, comme le dit Elodie, Thibault se pose les bonnes questions sur les relations entre Jérém et moi
faut pas lui donner davantage de grain à moudre
Un bus arrive, je dois mécarter pour laisser les passagers descendre
pour ne pas gêner, je sors de ma cachette pendant un court instant
cest linstant de trop
Thibault, qui se fait chier tout seul à sa table pendant que son pote est occupé avec les autres clients, ma repéré
voilà, je me suis fait gauler
il me lance un grand sourire et il me fait signe de la tête de le rejoindre
putain, quest-ce quil est beau et quest ce que ça donne envie ce sourire
Quant à moi
me voilà partagé entre le bonheur et la curiosité dapprocher mon beau brun dans son nouvel environnement, de le voir de près dans une situation nouvelle, une situation qui fait à la fois battre fort mon cur et flamber ma jalousie comme jamais
et la crainte dune réaction hostile du beau brun face à ma présence
on ne sait jamais comment il va réagir face à des situation inattendues
Plus tard, cette semaine là
« 2001
»
sur le lit dans le studio de rue de la Colombette
les corps musclés des garçons
« Dimanche premier juillet
»
en train dapprocher tout doucement de lorgasme
« 4h02
après la soirée au KL
»
les regards se cherchent, se croisent
le contact avec la peau de lautre, douce, chaude, moite, est très excitant
les épaules nues se frôlent encore, encore et encore
les cuisses se touchent, les genoux se frottent, les doigts seffleurent
la tension érotique entre les deux garçons est palpable
dès les premiers coups de reins
les corps musclés sont parcourus par des frissons puissants
sous la vague dun plaisir qui est autant sexuel que sensuel
le plaisir monte, la jouissance approche
Regarder lautre prendre son pied
il trouve ça incroyablement excitant et beau
et devant ce beau garçon en nage, la respiration profonde et rapide, il ressens un truc nouveau pour lui... son plaisir le touche
plus que ça, presque ça lémeut
Et cest autant pour le rassurer
que pour une irrésistible envie de contact avec sa peau
quil a lidée dun geste inattendu
tendre
A un moment, son bras de lève, sa main se pose sur son cou
comme une caresse douce, sensuelle et excitante a la fois, un geste qui
avait précipité la jouissance des deux garçons, la faisant survenir presque au même moment
Hélas, la jouissance masculine est un oiseau qui sépuise dans son envol
lascension vers le plaisir est tellement puissante et rapide quon a du mal à réaliser que le retour au sol nous guette instantanément
les boxers recouvrent vite des nudités devenues soudainement gênantes
Le silence entre les deux garçons devient rapidement gênant
[Merci a vous tous grâce à qui l'épisode 41.2 est devenu, avec plus de 19.000 vues en une semaine, lépisode le plus plébiscité de toute lhistoire de Jérémie et Nico, dépassant largement tous les autres épisodes, y compris le tout premier volet « Le t-shirt de Jérémie » qui était jusquà là le plus lu, mais à qui il a fallu 14 mois pour atteindre son score
Merci de votre intérêt pour mon histoire. Ça me motive encore plus pour avancer.
Merci aussi pour vos commentaires.
Noubliez pas de laisser vos mails avec vos commentaires sur HDS ou en mp si vous souhaitez recevoir des anticipations et des avant-premières des épisodes à venir.]
Suite de l'histoire, mardi 10 novembre à midi. Bonne lecture.
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